Aujourd'hui, nous vous présentons Benjamin et Dorian, qui nous parlent de leur parcours, nous présentent Planètes Grandes Écoles et Mister Prépa en tant que fondateurs et nous partagent leurs conseils d'étudiants-entrepreneurs. Découvrez leur Interview.
1. Pouvez-vous nous présenter rapidement votre parcours ?
Dorian : Originaire du sud de la France, j'ai fait deux ans de classe préparatoire à Aix-en-Provence au lycée La Nativité avant d'intégrer emlyon business school. L'an prochain, j'aurai la chance de participer au programme d'entrepreneuriat, d'innovation et de stratégie, Le Bridge proposé par Schoolab Innovation Studio et UC Berkeley, une grande université américaine. L'objectif sera de développer la dimension tech au sein de nos médias Mister Prépa et Planète Grandes Ecoles dans le but d'en faire une référence française dans le milieu de la EdTech en France et sur de nouveaux marchés internationaux.
Benjamin : Bonjour, pour ma part je suis originaire de périphérie lyonnaise, là où les Grandes Ecoles ne sont pas vraiment connues. J'ai eu l'immense chance de rencontrer en classe de Première une professeure qui m'a parlé de l'univers de la prépa, des grandes écoles de manière générale, elle m'a poussé à tenter cela. J'ai ensuite intégré une prépa ECE, et ai dû faire le choix de mettre ma scolarité en pause pendant 2 ans pour des raisons financières. Par la suite, je suis passé par le Programme Grande École d'emlyon business school grâce à une bourse obtenue via l'Institut de l'Engagement, où j'y ai étudié la finance et la stratégie. Aujourd'hui, je suis étudiant à Sciences Po Paris, où je me concentre sur l'univers des médias et des industries créatives, bien loin de mon Rhône natal !
2. Parlez-nous d'un moment mémorable de votre parcours étudiant.
Dorian : Je dirais la prépa pour ma part. Je ne connaissais pas cette filière jusqu'à ce que des professeurs de lycée m'en parlent et me suggèrent de m'y diriger. Étant très challenger et curieux, je me suis lancé et c'est vraiment l'expérience la plus incroyable de ma vie. Je me suis découvert une réelle passion pour les mathématiques et l'économie, j'ai appris à mieux me connaître et aussi à mieux appréhender le monde dans lequel nous vivons.
Benjamin : Il y en a eu un paquet... Mais je dirais le jour où j'ai appris mon admission à Sciences Po : j'étais en déplacement chez l'une de nos écoles clientes, à Nancy, dans le bureau de la direction communication... J'ai vu un mail de Sciences Po commencer par « nous avons le plaisir de vous informer qu'après examen attentif de votre dossier... », je crois que j'ai crié en plein rendez-vous, ce n'était pas très pro mais bon, tout le monde s'est réjoui avec moi !
3. Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Dorian : Vraiment par hasard, c'était il y a plus de deux ans maintenant à Grenoble Ecole de Management. Benjamin rendait visite à la direction de l'école pendant que moi je passais mes oraux d'admission. Nous avions déjà échangé sur les réseaux puis lors de cette journée nous avons pas mal discuté et nous avons clairement senti une réelle complémentarité. Une fois mes oraux finis et mon admission définitive, j'ai décidé de rejoindre Benjamin dans l'aventure Mister Prépa. L'entreprise était officiellement lancée depuis peu de temps, il y avait tout à faire, c'était incroyable et challengeant.
4. Pouvez-vous nous présenter Mister Prépa et PGE ?
Benjamin : Mister Prépa est né de la volonté d'aider un maximum d'étudiants à prendre confiance en eux et à connaître les trucs et astuces matière par matière, ce genre de conseils pas forcément évoqués par tous les professeurs mais qui peuvent pourtant rapporter gros sur le long terme. À la base c'était un compte Snapchat que j'avais créé en parallèle de mes études afin de conserver cette émulation intellectuelle de la CPGE. Fin 2018 - début 2019, plusieurs Grandes Ecoles sont venues me démarcher pour me demander de structurer tout cela et d'en faire un vrai support médiatique. Le marché de la communication des Grandes Ecoles était alors peu concurrentiel et ils souhaitaient je pense faire éclore un challenger supplémentaire pour en accélérer le développement et diversifier les supports médiatiques.
Aujourd'hui, nous comptons 80 rédacteurs, une équipe d'une dizaine de personnes à temps plein, des bureaux à Lyon et bientôt à Paris pour la rentrée 2021.
Dorian : Nous avons ensuite lancé Planète Grandes Ecoles, la suite logique de Mister Prépa. L'objectif de ce second média est de décrypter le monde professionnel et son recrutement ainsi que l'actualité des Grandes Ecoles et ce en toute objectivité et transparence. Nous aidons également les étudiants dans leur employabilité - ce qui s'est accentué avec le contexte sanitaire. La force de nos médias est d'être 100% géré par des étudiants, ce qui créé une réelle proximité avec l'audience à peine plus jeune que nous. Nous connaissons donc parfaitement les attentes des étudiants du fait que nous le sommes aussi.
5. Comment avez-vous créé Mister Prépa et PGE ?
Benjamin : C'était à l'origine un simple compte Snapchat géré par 4-5 étudiants qui faisaient des interventions de 2-3 minutes en économie, philosophie, maths, langues... Puis un site est né, ainsi qu'un magazine print, des réalisations vidéos pour les écoles ...
Dorian : Comme pour le lancement de Mister Prépa, celui de PGE est aussi marrant. C'était fin 2019, nous avions déjà l'idée mais souhaitions l'exploiter un an plus tard le temps de bien structurer Mister Prépa. Mais durant un week-end ça m'a pris et j'ai appelé Benjamin en lui disant, « il faut qu'on se lance, je te rappelle demain pour te proposer des noms ». Nous nous sommes très rapidement mis d'accord sur le branding général et avons amorcé quelques semaines après ce second média. La définition du contenu a été très simple : nous savions exactement de quel contenu les étudiants des Grandes Ecoles ont besoin puisque nous sommes en plein dedans !
6. Comment avez-vous vécu la situation du Covid-19 et en quoi cela à impacté votre manière de travailler ?
Dorian : Ça a clairement été le coup d'accélérateur de nos deux entreprises à mon sens. Pendant le premier confinement (qui a duré deux mois) nous étions en cours à distance mais en parallèle, tout notre temps était consacré au développement du projet avec des idées très innovantes qui nous ont permis de faire notre place dans ce microcosme Prépa-Grandes Ecoles. Après ce premier confinement, les choses se sont accélérées puisque nous avons eu la chance d'ouvrir nos bureaux lyonnais.
Benjamin : La situation nous a en réalité peu impactés puisqu'hormis le magazine que nous envoyons dans toutes les CPGE de France, l'intégralité de notre offre est digitale. Au sein de notre équipe, tous les rédacteurs travaillent en distanciel et ça se passe parfaitement. Nous avons en effet réussi à implanter des process permettant d'être très productifs depuis chez soi, ce qui est à mon sens une réelle force pour notre développement.
7. Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs pour leur développement ?
Dorian : Il faut être organisé, travailleur, savoir faire preuve d'adaptabilité tout en innovant constamment. Le plus difficile quand on entreprend, c'est de déléguer. Il faut savoir déléguer les bonnes choses aux bonnes personnes mais c'est évident que pour que son entreprise se développe et explose, l'entrepreneur se doit d'être également un bon manager.
Benjamin : Tout dépend du projet en question, de la possibilité ou non de scaler le business etc. Pour ma part, je conseillerais avant tout de ne pas lancer une entreprise pour faire de l'argent, mais bien plutôt de faire avant tout quelque chose qui nous plaît et dans lequel on ressent vraiment un épanouissement. Tôt ou tard, des gens seront prêts à payer pour cela, que ce soit des consommateurs (B to C) ou des entités privées (B to B). Ensuite, il faut absolument rester curieux et s'intéresser à des domaines éloignés de celui de son business, c'est ultra inspirant et des concepts peuvent d'ailleurs être importés grâce à cela !
8. Vous êtes étudiant-entrepreneur, quel a été le moment plus dur à gérer pour vous ?
Dorian : Je dirais la période des concours 2021. En termes de gestion de stress c'était très formateur : gérer les concours, notre magazine (l'édition la plus importante depuis notre création), la venue des nouveaux stagiaires, tous les contenus oraux qui arriveraient en juin, les tournages au sein des écoles, tout en gérant les obligations de cours, les partiels, travaux de groupe et pour ma part, je devais également préparer mes oraux pour UC Berkeley. Mais je relativisais en me disant que je n'étais pas à plaindre et que j'en garderai un souvenir extraordinaire.
Benjamin : Pour ma part je dirais plutôt les concours 2020 ! Une dizaine d'écoles ont souhaité collaborer avec nous au dernier moment, en réponse à la crise COVID. Ce que personne ne sait, c'est que nous n'étions que 2 ou 3 à tout gérer, quand d'autres médias concurrents avaient des équipes de dizaines de personnes. Ce fût une période extrêmement intense, avec de nombreuses nuits blanches pour satisfaire la demande de nos clients et des étudiants qui comptaient sur nous par milliers.
9. Une journée type des fondateurs de Mister Prépa et PGE ?
Dorian & Benjamin : Ce qui est passionnant dans notre activité, c'est qu'il n'y a jamais de journée type et on touche à tous les domaines : média, tech, finance, marketing, stratégie, management, RH... Mais si nous devions illustrer les horaires. Lorsque nous n'avons pas cours, nous arrivons en moyenne au bureau vers les 9h30 et nous repartons vers les 21h. Parfois il nous arrive même d'y dormir lorsque l'on bosse après minuit. Nous avons tout le confort nécessaire : lit, cuisine, salle de bain, terrasse et même une Play avec FIFA ! Lorsque nous avons cours, en fonction de l'heure de début nous sommes soit en distanciel chez nous, soit au bureau. Tout est question d'organisation encore une fois.
10. Etre entrepreneur c'est synonyme de sacrifice, encore plus quand on est étudiant...
Dorian : En réalité tout dépend ce que l'on fait. Pour notre part, on est passionné et c'est clairement un plaisir de bosser quand on se fait plaisir. Mais si je dois dire un sacrifice qu'on a dû faire, ce serait notre vie associative et étudiante étant donné que nous priorisons nos entreprises ainsi que notre aspect académique. Une journée ne dure malheureusement que 24h et il faut faire des choix. Cependant au vu du contexte, la vie étudiante n'était pas une énorme perte à mon sens.
Benjamin : C'est sûr ! Beaucoup de nos amis d'école nous envient dans le sens où ils voient que l'on voyage sans cesse, que la boîte tourne bien, qu'on ne se prend pas vraiment la tête pour notre avenir pro... Mais en réalité, je les envie aussi parfois un peu puisque tout cela demande du temps, et beaucoup de travail. À titre personnel, j'ai aussi dû tirer un trait sur ma vie associative en école, mais plus dur que cela : je rate beaucoup d'événements, de sorties, de voyages avec ma bande d'amis. C'est un choix que nous assumons tous les 2, on ne peut pas tout avoir c'est normal ! Enfin, j'ai aussi eu un peu de mal à valider tous mes cours étant donné que gérer une entreprise, ça demande un focus total, mais cela se règle petit à petit !
11. Quels sont vos prochains projets ?
Benjamin : La priorité reste bien entendu Mister Prépa et Planète Grandes Ecoles qui accompagnent les écoles et entreprises dans leur stratégie de communication et de marque employeur. Il s'agit de nos projets principaux et nos intégrations respectives à Sciences Po Paris et UC Berkeley sont de sérieux atouts pour donner une nouvelle dimension à ces enjeux, notamment sur le plan de la EdTech.
En parallèle de cela, nous avons fait le choix d'investir dans différentes entreprises qui n'ont pas grand chose à voir avec le domaine de l'éducation à proprement parler, puisque nous sommes tous les 2 très curieux et désireux de découvrir plusieurs secteurs.
Nous avons rejoint 3 autres amis sur une entreprise d'accompagnement à l'expatriation dans les Emirats : Dubai D-Day. Ce projet est passionnant puisqu'il nous permet de gérer des problématiques business sur le plan international : étude des affaires, stratégie d'achats, travail sur différents partenariats avec des acteurs locaux... Etant passionné par le monde arabe depuis des années, cette entreprise est aussi un moyen pour moi de mettre un premier pied dans le monde des affaires au Proche et Moyen-Orient et de mettre en pratique l'anglais et l'arabe littéraire. Les Emirats Arabes Unis se développent très rapidement, nous avons voulu être de la partie.
Dorian : Exact. Nous venons aussi de rejoindre d'autres amis sur un projet : Dediz. Il s'agit d'une plateforme de dédicaces vidéo de personnalités, l'objectif est de devenir le leader européen dans ce secteur et de mettre la notoriété de célébrités au service de l'inspiration du public, dans une logique de bienveillance et de positivité. En pleine période COVID, cela permet aussi aux artistes de nouer des liens avec leur public, qu'ils n'ont plus vraiment l'occasion de voir en vrai malheureusement.
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