1. Pouvez-vous nous présenter rapidement votre parcours ?

Après deux années de classe préparatoire ECS, j'ai rejoint le PGE de Montpellier Business School où j'ai eu l'occasion de faire mon Master 1 en échange aux Etats-Unis à Miami et de faire mon Master 2 en alternance chez l'Oréal, en Ressources Humaines. J'ai décidé ensuite de faire un second M2 à la Sorbonne en Droit du travail, le master « DRH-DS » dirigé par Jean-Emanuel RAY. Je suis revenu chez L'Oréal dans le cadre d'un Graduate Program au sein de la division Luxe, division dans laquelle je suis encore actuellement au poste de Responsable Ressources Humaines.

2. En quoi consiste votre métier de Responsable Ressources Humaines chez L'Oréal ?

Je travaille pour la Direction de Marques internationales (DMI) Luxe Fragrance Brand qui regroupe 8 marques : Azzaro, Cacharel, Diesel, Guy Laroche, Paloma Picasso, Atelier Cologne, Maison Margiela, Viktor & Rolf.

Je suis le point de contact privilégié des collaborateurs travaillant pour ces marques. Je les accompagne dans la définition de leur plan de carrière et dans leur mobilité à l'intérieur du groupe. J'accompagne également les directeurs & les managers dans la construction de leur équipe en attirant les profils avec l'expertise et les compétences nécessaires. Je déploie aussi les programmes globaux du Groupe au sein des marques pour assurer l'engagement des collaborateurs et le développement d'un environnement de travail de qualité.

3. En quelques mots, pouvez-vous décrire votre entreprise ?

L'Oréal est un pure-player, N° 1 mondial de la beauté avec 37 marques de beauté internationales présentes dans plus de 150 pays. Notre raison d'être est de créer la beauté qui fait avancer le monde. Notre but est d'offrir à tous, partout dans le monde, le meilleur de la beauté en termes de qualité, d'efficacité, de sécurité, de sincérité et de responsabilité pour satisfaire tous les besoins et les désirs de beauté dans leur infinie diversité. Nous couvrons tous les besoins grâce à nos 4 divisions : Division Produits Grands Public (DPGP), division L'Oréal Luxe (DLL), divison L'Oréal Beauté Dermatologique (LBD) et la Division Produits Professionnels (DPP).

4. En quoi L'Oréal se différencie-t-il des autres groupes de cosmétiques ?

Je pourrais te répondre avec des éléments très tangibles comme la science : on a déposé 610 brevets en 2023, gagné 7 prix d'innovation et investi plus d'1,2 milliard en Recherche & Innovation ou la RSE :

L'Oréal est la seule entreprise au monde à avoir obtenu la note 'A' huit années consécutives pour chacun des trois thèmes environnementaux évalués par le CDP.

Mais je suis convaincu que ce qui nous différencie, c'est notre culture d'entreprise plus que centenaire.

Partout dans le monde, nous comprenons et incarnons des adages L'Oréal qui ont façonnés notre culture et qui imprègne notre façon de travailler. Nous comprenons tous ce que signifie « être poète et paysans », le concept de « La Saine Inquiétude » ou encore « Faire et défaire, pour mieux faire » pour rechercher l'excellent au quotidien. Le partage de cette culture d'entreprise donne naissance à un collectif fort qui va dans le même sens !

5. Quels conseils donneriez-vous aux étudiants et candidats intéressés pour rejoindre votre groupe ?

Nous sommes un groupe qui encourageons l'esprit entrepreneurial et qui souhaite avoir un impact positif sur le monde et la société. Incarnez cela dans votre CV et dans vos entretiens. Nous cherchons à recruter non pas uniquement des experts de leur domaine, mais des personnes qui ont la volonté de porter le changement au-delà de leur fiche de poste.

Si j'ai un seul conseil à vous donner, c'est celui de venir avec vos convictions et votre envie d'œuvre au Bien Commun, à votre échelle. Vous avez l'espace chez l'Oréal pour porter haut et fort vos valeurs, vos idées et vos projets : profitez-en !

6. D'après vous, quelles sont les qualités nécessaires pour travailler dans les ressources humaines ?

Je pense profondément qu'une (vraie) écoute active est une qualité essentielle pour développer des relations de confiance avec les personnes que nous accompagnions.

Nous travaillons avec de nombreuses parties prenantes : collaborateurs, experts RH (Juriste, Rewards, Recrutement, Administration RH, Paie, etc...), prestataires externes. La capacité à influencer son écosystème est une qualité prépondérante car nous ne pouvons pas réussir seul, seulement en collectif. L'adoption d'une posture-coach devient de plus en plus importante pour accompagner les collaborateurs dans leur parcours de carrière et répondre aux aspirations de la nouvelle génération qui perçoit les RH non pas comme une fonction distante de leur quotidien mais bel et bien comme un catalyseur pour le développement professionnel mais aussi personnel.

7. Qu'est-ce qui vous plaît le plus et le moins dans votre métier ?

Ce qui me plaît le moins ? Tout ce qui m'empêche de passer du temps au sein des marques, des équipes, avec les collaborateurs et les managers. Comme beaucoup de métiers, on a aussi une partie administrative, reporting qui prend du temps.

Ce qui me plaît le plus, c'est la sensation de pouvoir contribuer, plus ou moins intensément, à la réussite des personnes que j'accompagne. Il y a quelque chose qui me galvanise profondément de participer à la réussite des autres et d'une certaine manière, de faire de la réussite des autres mon critère de réussite personnel.

8. As-tu une conviction profonde à nous partager ?

Nous sommes dans un moment charnière, où notre modèle de société est remis en cause pour plus de justice sociale et de justice climatique. Et c'est tant mieux. J'ai la conviction que nous avons tous, en tant que salarié, un rôle à jouer au sein de nos entreprises respectives pour les pousser à être à la hauteur de ces enjeux.

Comment ? A travers de l'activisme interne pour encourager et inciter les organisations à aller plus vite sur leurs engagements RSE.

Pour les RH qui nous lisent et qui souhaitent s'engager dans de l'activisme en interne, nous pouvons agir très concrètement en :

     * Questionnant la pertinence d'un modèle avec des « écoles cibles » au niveau du recrutement, qui permet une seule chose : la reproduction sociale

     * Exhortant les grands groupes à des politiques plus volontaristes pour favoriser le recrutement de jeunes issues des quartiers populaires et de la ruralité

     * Incitant nos employeurs à développer des approches plus ambitieuses concernant le mécénat de compétences

Nous avons la responsabilité de faire entendre notre voix, à notre échelle même réduite, pour construire une société fondée sur la justice, la dignité et l'entraide.